L'objet
de recherche de ce Groupe est volontairement restreint, de façon
à pouvoir apporter un renouvellement à une recherche
encore limitée sur un domaine pourtant riche des relations
littéraires franco-allemandes.
Sa première activité
consistera à organiser deux journées d'études
par an, en collaboration avec Pierre Frantz, membre du Centre de
Recherche sur l'Histoire du Théâtre. Ces journées
d'études résultent donc d'une collaboration entre
le CRLC et le CRHT, ainsi que le CELFF. Elles portent sur «
les mutations dramatiques en France et en Allemagne de 1785 à
1813 » et font intervenir des spécialistes de littérature
comparée, de littérature française, de littérature
allemande et d'études théâtrales.
La période de 1785 à
1813 voit en effet se multiplier les échanges entre les théâtres
allemand et français. 1785 voit la parution des derniers
volumes du Nouveau Théâtre allemand de Bonneville
et Friedel, ainsi que la première traduction française
de la Dramaturgie de Hambourg. Les années de la Révolution
et surtout de l'Empire sont la scène d'un débat entre
les tenants d'un modèle tragique national, représenté
par la tragédie classique, et les rénovateurs, qui
souhaitent en particulier s'inspirer du modèle allemand.
1813 voit la parution de trois grands ouvrages : De l'Allemagne de Mme de Staël, De la Littérature du Midi de l'Europe de Sismondi et la traduction du Cours de littérature
dramatique d'A. W. Schlegel par Mme Necker de Saussure.
Alors que l'on dispose de bons travaux sur le mélodrame,
cette période de l'histoire du théâtre reste
peu étudiée sous l'angle comparatif et nous n'avons
que peu d'études modernes sur le répertoire théâtral
et sur les débats de théorie esthétique et
dramatique qui caractérisent le « néo-classicisme
» tout comme ce « premier romantisme ».
Le moment paraît donc venu de
susciter des travaux dans ce sens.
C'est la raison
des deux journées d'étude, en particulier,
organisées pour l'année 2003-2004.
samedi
17 janvier 2004 (9h 30-17h, Sorbonne, Bibliothèque
Georges Ascoli) : La Providence. Aspects des dramaturgies allemande
et française de 1785 à 1813
La question de la destinée
est au cur des réflexions sur la dramaturgie. «
Nous avons mis sur la scène le dogme de la fatalité,
ce dogme dangereux qui nous est étranger », écrivait
déjà Mercier en 1773. Le fatum antique, qui
ne correspond plus à aucun système de croyance dans
l'Europe moderne, se voit remplacé par la Providence, qui
ouvrait sur une tragédie chrétienne.
Les études porteront soit
sur les réflexions de critiques, théoriciens ou
dramaturges sur la place de la Providence dans la redéfinition
du tragique, soit sur les mises en uvre de ces réflexions,
ou les entreprises dramaturgiques illustrant un tragique de la
Providence.